Les tentatives d’attentats semblent se multiplier ces derniers jours contre les intérêts israéliens à travers le monde. En Israël, aucun doute sur l’implication de l’Iran, d’autant qu’il s’agissait de l’anniversaire de la mort d’un haut responsable du Hezbollah libanais pro-iranien. De son côté, Téhéran peine à faire preuve de crédibilité dans ses réactions.
Un convoi piégé, arrêté in-extremis à Tbilissi, aux abords de l’ambassade Israélienne. Un véhicule appartenant à une diplomate Israélienne, qui explose à New-Delhi. Des bombes en possession de ressortissants iraniens, qui explosent à Bangkok.
En 24 heures, ce ne sont pas moins de 3 tentatives d’attentats qui sont recensées, à la date correspondant à l’anniversaire de la mort d’un haut responsable du Hezbollah, Imad Mougnieh.
Après la publication des premières informations, indiquant que c’est bien l’ambassade israélienne à Bangkok qui devait être la cible d’attentats, mardi 14 février, l’ambassadeur israélien en Thaïlande, Itzhak Shoham, ne faisait pas mystère de ses soupçons.
« Bien sûr, a-t-il dit, nous pensons que l’Iran est derrière ça. Il y a des similarités dans les éléments trouvés. Les explosifs semblent très similaires à ceux qui ont été utilisés en Inde et en Géorgie. Nous partons du principe qu’il s’agit du même réseau ». Même constat de la part du vice-premier ministre israélien Silvan Shalom.
« Les diplomates israéliens sont sous une menace énorme imposée par les terroristes. L’Iran essaie depuis longtemps de mener des attaques contre des sites juifs et israéliens, dans le monde entier. Nous savons que l’Iran et ses collaborateurs sont à l’origine de ces attaques », a confié Silvan Shalom, le vice-Premier ministre d’Israël.
Ce mercredi 15 février, le ministre thaïlandais des Affaires étrangères a annoncé que les deux Iraniens arrêtés ont été inculpés. Même si la police thaïlandaise préférait rester frileuse. Au motif qu’aucun élément n’indiquait un lien quelconque entre ces événements, et le conflit larvé entre l’Iran et Israël.
« Il est très difficile de dire quel groupe d’individus est ciblé, parce que notre pays est une destination de touristes », a déclaré Priewpan Damaphong, le chef de la police thaïlandaise.
Pourtant, les attaques iraniennes contre les intérêts Israéliens et juifs ne datent pas d’hier. Le précédent le plus douloureux date d’avril 1994, lorsque 85 personnes avaient péri dans un attentat imputé à l’Iran, contre la communauté Juive de Buenos Aires, en Argentine.
A Téhéran, on dément fermement tout lien avec les événements récents. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dit « rejeter les accusations du régime sioniste » qu’il accuse « de vouloir porter atteinte aux relations amicales et historiques entre l’Iran et la Thaïlande ».
Pour lui, les explosions de ce mardi sont vraisemblablement à mettre sur le compte d’un « accident de travail » impliquant des Iraniens.
« La République islamique d’Iran, ajoute-t-il, qui estime que les agents du régime sioniste sont responsables de ce crime, est prête à aider et coopérer avec le gouvernement thaïlandais pour faire toute la lumière sur ces événements », a-t-il encore affirmé.
Alors, crime ou accident du travail ? Si Téhéran bafouille dans ses réactions, il ressort de l’interrogatoire par la police des deux Iraniens arrêtés en Thaïlande, qu’ils préparaient bel et bien des attentats contre des objectifs israéliens.